Didier Durmarque — La philosophie de la Shoah - Philosophie - Espace pédagogique académique

Didier Durmarque — La philosophie de la Shoah

Éditeur : Éditions l’Age d’Homme (23 octobre 2014)
ISBN-10 : 2825144533
ISBN-13 : 978-2825144534

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Penser une philosophie de la Shoah consiste à donner à voir la Shoah dans ses structures.

Structures de la modernité qui désintègrent et obligent à un réexamen de la question de la modernité, de l’homme, de l’existence, du langage et même de l’Être.

Une philosophie de la Shoah est développée par certains des rescapés des camps et par les morts qui ont pu laisser un témoignage. « Elle constitue leur grandeur tragique, leur part d’immortalité, la part d’immortalité de tous les morts, qu’on ne pourra jamais enlever, même avec des fusils, du gaz d’échappement ou du zyklon B ; même en les enterrant, en les mettant dans des fours crématoires ou en les transformant en engrais. »

Ainsi s’édifie une nouvelle civilisation, un nouveau Sinaï, dont on n’a pas pris la mesure, la démesure qui désintègre le monde au profit de l’immonde. Optique qui donne à voir, non système dogmatique.

Cette optique opère la synthèse des grands textes philosophiques (Adorno, Heidegger, Arendt), littéraires (Levi, Pahor, Rousset, Hilsenrath, Borowski, Kertész), sociologiques (Bauman), historiques (Hilberg) et des œuvres autour de la Shoah (Lanzmann, Olère).

Si le devoir de mémoire cache les structures de la Shoah, c’est parce que la modernité y voit son propre reflet. La Shoah, comme événement historique, renverse la figure classique de la civilisation occidentale, c’est-à-dire grecque et hébraïque, par l’entremise de l’essence de la technique qui trouve son paroxysme dans la chambre à gaz.

Prendre la mesure du problème de la Shoah : une philosophie de la Shoah.

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