Simone Weil contre les valeurs de la République - commentaires Simone Weil contre les valeurs de la République 2024-04-17T15:52:43Z https://philosophie.ac-normandie.fr/spip.php?article563#comment231 2024-04-17T15:52:43Z <p>Dans <i>L'Enracinement</i>, Simone Weil ouvre son propos par une critique radicale des droits de l'homme, et des contradictions dans lesquelles sont tombés les révolutionnaires de 1789 du fait qu'ils ont pris la notion de droit comme fondamentale. À la lumière de ce premier chapitre, je ne crois pas que Weil serait d'accord pour dire qu'on pourrait réécrire la DDHC en substituant la notion de devoir à celle de droit (et en ajustant). C'était dans cet esprit qu'allait mon commentaire.<br class="autobr"> Merci pour votre intérêt critique et votre commentaire.<br class="autobr"> Louis Rouillé</p> Simone Weil contre les valeurs de la République 2024-04-04T09:27:59Z https://philosophie.ac-normandie.fr/spip.php?article563#comment229 2024-04-04T09:27:59Z <p>Bonjour,</p> <p>Je trouve votre commentaire du texte de S. Weil très contestable sur de nombreux points. Sans entrer dans le détail de votre argumentation (le passage sur la nourriture de l'âme, par exemple, me semble surprenant car, contrairement à ce que vous dites, c'est un thème tout à fait classique), je ne considérerai que ce qui me semble le plus important. Tout d'abord, lorsque Weil "oppose" les "devoirs envers les humains" aux "droits de l'Homme", je ne suis pas sûr que son propos ait la signification que vous lui donnez ; à mon sens, son but est de souligner la primauté conceptuelle du devoir sur le droit. Droits et devoirs sont en fait réciproques (si j'ai un droit, les autres ont le devoir de le respecter ; si j'ai un devoir, les autres sont en droit d'exiger que je m'en acquitte) ; pourtant, je peux dire aussi que c'est parce que j'ai d'abord des devoirs que j'ai des droits, et non parce que j'ai des droits que j'ai des devoirs. En effet, mes devoirs ne peuvent venir des droits (des autres), car c'est librement qu'un sujet moral se donne des devoirs. De ce point de vue, même si sa formulation est quelque peu différente, Weil ne fait que réaffirmer le principe classique de l'autonomie du sujet moral (qui est bien un principe républicain). Il n'est pas anodin qu'elle parle des "hommes de bonne volonté", même si elle n'entend probablement pas l'expression "bonne volonté" au sens strictement kantien. Et de ce point de vue, encore, les "droits de l'Homme" auraient aussi bien pu être nommés les "devoirs de l'Homme", sans rien changer à leur contenu. Car ils sont bien les droits que les Hommes ont le devoir moral de respecter. Opposer les droits de l'Homme aux devoirs de l'Homme, comme si les uns se substituaient aux autres, est une absurdité, et par charité (au sens du "principe des charité" des logiciens) je préfère penser que Weil n'est pas tombée dans cette absurdité.</p> <p>Cordialement.</p>