Chantiers pour une année qui commence - Philosophie - Espace pédagogique académique

Chantiers pour une année qui commence

, par Franck Lelièvre - I.A. I.P.R. - Format PDF Enregistrer au format PDF

Chères et chers collègues,

J’espère que, pour vous toutes et tous, cette rentrée scolaire s’est passée dans les meilleures conditions et je souhaite la bienvenue à celles et ceux d’entre vous qui sont nouveaux dans notre académie.

Cette année qui commence est la troisième pour la mise en œuvre des nouvelles modalités de l’examen. Mode de correction, préparation et évaluation d’une épreuve de spécialité et d’un « Grand Oral », ce sont autant des modifications d’importance.

Je vous remercie pour le sérieux avec lequel vous vous y êtes impliqués. Vous avez ainsi contribué à la promotion de notre discipline, vous avez fait partager par vos élèves le plaisir pris à la pratiquer et vous êtes efforcés de maintenir, particulièrement au moment des différents confinements, un lien avec eux, avec leurs familles et avec vos collègues au sein de vos établissements. Pour tout ceci, soyez-en remerciés.

 La préparation du baccalauréat de juin 2023.

Nous venons d’en avoir confirmation, les épreuves de spécialité se dérouleront à la mi-mars et les thèmes susceptibles d’être proposés à l’examen resteront très certainement identiques. Il vous faudra donc préparer vos élèves en tenant compte de cette contrainte.

La bonne tenue des épreuves de juin suppose elle aussi une attention particulière de l’institution à vos conditions de travail, à l’adéquation entre le travail de l’année et les sujets proposés et surtout au caractère juste, équitable et fondé de l’évaluation. La qualité de votre travail et la bonne mise en œuvre des moments d’entente et d’harmonisation constituent à cet égard des garanties essentielles.

Je vous remercie de votre engagement sur tous ces points. Deux réunions se sont tenues l’an passé avec les services de la division des examens et concours pour tirer les leçons de l’expérience. Elles ont permis de mesurer les contraintes et de réfléchir ensemble à la meilleure répartition des copies, à la prise en compte des délais de correction et au choix des modalités de travail, en présence et à distance, particulièrement pour l’harmonisation des notes. Ces moments d’échanges sont précieux et ils seront reconduits. Je remercie celles et ceux qui ont bien voulu y participer ainsi que les nombreux contributeurs à l’enquête qui vous a été proposée pour la richesse de leurs réponses.

Une prochaine réunion a été fixée qui se tiendra à distance le lundi 3 octobre prochain de 16 h 30 à 18 heures. L’invitation a été envoyée à celles et ceux qui l’avaient sollicitée mais le lien pourra être également communiqué, à la demande, à qui souhaiterait y être présent. Chacun pourra ainsi y assister et être déchargé si besoin, sur ce moment, de ses obligations.

 Modalités de la formation continue.

L’année prochaine verra, pour tous les personnels, l’unification de notre académie. Des formations auront bien lieu à Caen et Rouen mais vous pourrez cette fois, sans doute, « passer le fleuve » pour en profiter si vous le souhaitez. Ainsi, grâce à la ténacité de son organisatrice, une première journée de formation a bien eu lieu à Rouen le lundi 14 septembre dernier qui portait sur le lien entre « féminisme et philosophie ». Elle a permis d’examiner certaines « questions vives » (wokisme, intersectionnalité, etc.) grâce aux contributions de jeunes chercheurs et a trouvé un écho bien au-delà de notre discipline. C’est une incitation à poursuivre dans cette voie. Des ressources seront, comme d’habitude, bientôt à votre disposition sur le site académique.

D’autre part, deux dispositifs nouveaux seront mis en œuvre cette année qui visent à vous associer plus largement :

Deux conférences seront données à distance suivies d’un temps d’échange. Elles permettront à chacun d’y participer, sur inscription, depuis tous lieux de notre académie. La conférence de Paul Mathias sur l’Apologie de Raymond Sebond portera sur « Lire Montaigne comme Montaigne lit » ; Maud Pourradier nous présentera la reprise par Etienne Gilson des catégories esthétiques aristotéliciennes. Ces conférences sont naturellement ouvertes au-delà de notre discipline aux professeurs de Lettres, d’Arts plastiques et de toute autre discipline, qui seraient intéressés. Vous serez prochainement informés des dates et des modalités d’inscription.

Parallèlement, j’irai à votre rencontre sur tout le territoire pour des rencontres didactiques auxquelles l’ensemble des professeurs de philosophie sera convié. Il s’agira soit d’une journée de formation qui portera sur la spécialité « Humanités, Littérature et Philosophie » et, en particulier, sur la forme de l’essai, son apprentissage et son évaluation, en compagnie d’un inspecteur de Lettres et des professeurs de français qui y interviennent avec vous. Ou bien, pour les autres professeurs de philosophie, une journée de rencontre aura lieu, avec ma participation, qui portera sur les « Nouveaux Programmes » et en particulier sur les nouvelles notions (la nature, la science, la raison) ou sur celles qui peuvent mériter une nouvelle attention (la religion, le travail notamment). Elle portera également sur l’organisation d’ensemble et la mise en réseau des notions sur l’année et sur la nature et l’apprentissage en classe de la dissertation et de l’explication de texte.

Naturellement la question de l’enseignement de la philosophie en séries technologiques et de l’investissement pédagogique du numérique restent des priorités pour lesquelles des groupes de travail ont été constitués. Des ateliers de philosophie en lycée professionnel ont été mis en place sur trois établissements au moins sur notre académie. Ceci doit permettre de corriger l’image infondée et délétère d’un enseignement pour « happy few » qui la prive de son potentiel critique et n’est pas en accord avec l’attente favorable dont elle dispose dans l’esprit de nos élèves. A cet âge, comme le dit Platon, l’y introduire c’est « mettre du feu sur du feu ».

Vous sachant tous et toutes attachés à cette vocation, je vous renouvelle mes vœux pour cette année scolaire qui s’engage.

F. Lelièvre Caen, le 22 septembre 2022.

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